dimanche 12 avril 2009

Edinburgh

Voilà le récit d'une bien chouette semaine en Ecosse, plus précisément à Edimbourg, sa capitale. Encore une fois, la motivation officielle était un colloque de maths - très intéressant d'ailleurs - sur les trous noirs, notamment un "théorème d'unicité". C'est donc très relié à mon sujet de thèse, mais je ne vais pas développer plus ici sur ce sujet. Bon si vraiment ça vous démange, il y a le lien suivant: http://www.maths.ed.ac.uk/~wright/Ionescu/
qui décrit le programme du colloque.
Cela se passait donc la semaine du 31 Mars au 4 avril 2009; j'ai choisi d'arriver la veille et de repartir un jour plus tard pour profiter un peu de la ville. En effet, j'avais déjà entendu dire qu'elle était très jolie.

Après 6 heures de train depuis Oxford et en sortant de la garre, on est déjà dans l'ambiance:

Au milieu des bruits de circulation, j'entends tout ça coup un son qui me fait comprendre que je suis bien en Ecosse, et oui, une cornemuse! Et sur la photo ci-dessus, vous pouvez essayer de repérer celui qui en joue; bon on ne voit pas très bien alors je vous le dis: il était en kilt, autre symbole de ce pays.
Il ne faut pas croire, tous les écossais ne sont pas en kilt avec une cornemuse en bandoulière; ceux-là étaient postés pour l'accueil des touristes!

Pas le temps de visiter le centre-ville cette fois, je dois aller poser mon sac dans la chambre que j'occupe pour la semaine au Pollocks Hall, qui fait à la fois résidence universitaire et de tourisme.


Voilà l'entrée, ça a l'air plutôt accueillant :)

Mais quelque chose attire mon regard au même moment, je tourne la tête à gauche, et là...

une montagne, qui a l'air de me supplier de venir, à quelques centaines de mètres!
Voici Arthur's Seat, un vieux volcan entouré d'un parc, en plein milieu de la ville!
Il a l'air impressionant comme ça. En jettant un oeil sur mon dépliant, je vois même qu'il fait 823m de haut! ... ah non zut 823 pieds, soit 251m. Bon c'est tout de même une jolie petite bosse :)
Donc que croyez-vous que j'ai fait juste après avoir balancé mes sacs dans ma chambre... et ben je suis allé voir si un lutin ou deux habitaient là-haut.



Du sommet, on aperçoit à la fois la ville, la mer, l'arrière-pays écossais sur des dizaines de kms, quelques parcours de golf (autre spécialité du coin!), et les Pollocks Hall juste en bas.
Bref c'est décidé, je reviendrai faire mon footing par ici!

Le lendemain, les cours commencent, en petit comité de matheux. Il y a deux cours d'une heure, puis un exposé d'une heure l'après midi par un spécialiste de Relativité Générale. Ca veut dire quoi?
Ca veut dire qu'il y a possibilité de se ballader en ville (ou parfois aussi de bosser sur sa thèse...) en fin d'après-midi!! C'est comme ça qu'on est allé visité le château de la ville, installé au sommet d'un autre petit volcan éteint, et dominant le centre...

Voilà le monstre, construit en l'an de grâce... euh ... il y a bien longtemps! En fait, on a eu une heure pour le visiter avant la fermeture alors qu'il en aurait bien fallu le double.
En quelques mots, il a d'abord servi à défendre la ville contre toute forme d'envahisseurs, étant même doté d'une impressionnante armada de canons à partir du 18è siècle sans doute.


Il a également servi de prison militaire notamment lors de la guerre d'indépendance des Etats-Unis en 1776: il a ainsi accueilli beaucoup de prisonniers français (qui se battaient pour l'indépendance et donc contre les Anglais).
Lors de la visite, on peut se mettre dans l'ambiance d'une chambre de prisonniers à l'époque:


Zut il faut déjà partir, ça va fermer et j'ai pas envie de dormir dans un vieux hamac moisi :)
Une petite photo de notre libération avec les autres thésards ou post-docs venus visiter eux aussi...



La suite de la semaine sera ponctuée par d'autres découvertes lors du temps libre: Bars à whisky et à bière écossaise, avec ambiance de match: Ecosse - Islande (foot) qualificatif pour la coupe du monde; ça s'est bien fini avec la victoire à l'arrachée de l'Ecosse 2-1. De mon côté je supportais l'Islande, juste parce qu'ils sont peu nombreux là-bas, mais j'ai rien dit ;)
Je n'ai pas de photo de cela pour l'instant, mais si j'en récupère, elles seront affichées ici.

A un moment donné dans la semaine, on se disait que l'écosse ne serait plus ce qu'elle est s'il faisait toujours aussi beau. Heureusement, un bon gros brouillard a débarqué de la mer et a recouvert la ville. Cela a commencé à 6h du matin où je suis allé faire mon footing au sommet de l'Arthur's Seat...

les lueurs de l'aube dans le brouillard, c'est quelque chose...

L'après-midi, visite de la Carlton's Hill, encore un autre promontoire au-dessus de la ville. Il a la particularité d'abriter un ancien observatoire ainsi qu'une copie partielle du Parthénon d'Athènes...

Voilà on ne voit même pas le centre-ville dans cette purée de pois... puisque c'est ça on redescent!
Mais en fait en bas c'est pareil, drôle d'ambiance...

imaginez en plus de ça quelques joueurs de cornemuse, et ça devient complètement irréel!

Un peu plus tard, le Soleil perce les nuages alors qu'il se met à pleuvoir, et voici le résultat:


Pour finir cette journée décidément étrange, on a posé devant un camion de pompiers... vraiment du n'importe quoi!


Et je ne voulais pas finir sans vous montrer La photo à faire absolument; prise le dernier jour au sommet de la Carlton's Hill, et sans brouillard :)

dimanche 15 février 2009

Back in Oxford

Et voilà enfin un premier message digne de ce nom depuis mon arrivée à Oxford il y a... presque un mois!
Je suis là-bas jusqu'à fin juin, pour travailler avec mon directeur de thèse (disons Piotr pour abréger). Au programme trous noirs, "black rings", géométrie dans ces machins-là, théorèmes d'unicité, bref des maths comme je les aime!
A Oxford, je n'arrive pas en terrain totalement inconnu puisque j'y avais déjà fait mon stage de M2 en Mai-Juin 2008. (vous pouvez aller voir les messages que j'ai posté sur ce blog à l'occasion) Du coup je n'ai pas eu trop de problème pour me repérer en arrivant, il y avait juste une nouveauté cette fois... la neige!

Voici Christ Church College, version hivernale. C'est un des 40-et-quelques Colleges qui composent la University of Oxford.
En gros un College c'est une communauté à laquelle étudiant ou même prof doit être rattaché. On y fait un peu tout: les études, du sport, de la musique, etc...
Les colleges sont en général interdisciplinaires, il n'y a pas vraiment un college spécialisé maths, un autre histoire; en revanche ils sont classés par ordre de prestige. Chaque College vante en général sur un gros écriteau à son entrée le fait qu'il est le second plus vieux des Colleges, qu'il a la meilleure équipe d'aviron, qu'il a eu JRR Tolkien comme étudiant, etc...
A ce propos, Christ Church est l'un des plus prestigieux, et c'est sans doute le plus impressionant, puisqu'il est composé d'un grand parc (Meadows) et aussi... d'une cathédrale! (qu'on voit sur la gauche photo précédente). Il est aussi connu pour avoir abrité des scènes de tournage de Harry Potter!


Une autre vue de Christ Church, the "Big Tom", nom de cette tour qui domine St Aldates Street.


Un dernier paysage enneigé: ici c'est l'ancien observatoire, à côté de Green College, et surtout tout proche du bâtiment du Mathematical Institute dans lequel je travaille! (ce dernier est plutôt moche, dans la pure tradition des bâtiments de maths qu'on trouve sur un campus).

Là vous vous dîtes que c'est beau toute cette neige... oui mais maintenant imaginez le lendemain et les jours suivant, la température qui monte de quelques degrés, la pluie... et la neige qui laisse place à une soupe boueuse! Les oxoniens sont apparemment habitués et ont prévu le coup avec des bottes comme pour aller à la pêche... évidemment ce n'était pas mon cas! Surtout quand on est sur le trotoir et que les bus passent à toute allure à un mètre... tout ça peut se résumer en un mot: splash!!

Après cet épisode de temps vraiment dégueu, il s'est remis à faire beau... (au passage c'est fou ce que la météo peut alimenter comme discussions, non?)


Donc je n'ai rien trouvé de mieux que de vous remontrer Christ Church College, sans la neige et les pieds au sec cette fois!

Pour finir ce message, voici quelques vues d'un autre College, Balliol College, en particulier le Dinner Room...

... oui vous ne rêvez pas, ça ressemble à s'y méprendre à la nef d'une cathédrale; dedans, un arrangement très classique de deux rangées interminables de tables en bois avec des lampes de bureau. Bon ce n'est pas ça qui nous a coupé l'appétit... d'ailleurs si on me demande ce que je pense de Balliol College, je dirais en premier lieu que la cuisine est bonne!


La photo de groupe après le dessert, avec Paolo, Hannah, Diego, Jenny et Clara.

samedi 24 janvier 2009

Stockholm

bon comme je suis à la bourre, je vais mettre ensemble des photos de Stockholm prises à l'occasion de mon premier séjour en Octobre, et des photos de l'institut et des alentours prises en Novembre pour mon deuxième séjour ... avec de la neige le dernier jour!
D'abord la vieille ville, qui occupe la totalité de l'espace d'une des îles, Gamla Stan, de l'archipel de Stockholm (et oui, Stockholm est surnommée la Venise du Nord, il paraît). On y accède donc par un des nombreux ponts de la ville...
... jusqu'à une arche qui en marque l'entrée ici.
Le vieille ville entoure le palais Royal que voici:
Un peu tristounet, non? c'est peut-être pour ça que la famille royale de Suède a l'habitude de loger dans un autre palais entouré de verdure à la campagne au bord d'un lac... comme je les comprends... pas vous? A noter qu'il y a régulièrement une relève de la garde, un peu comme devant Buckingham Palace à Londres.
Le reste de la vieille ville est composé de ruelles piétonnes débouchant parfois sur des très belles places...
Un bel exemple d'architecture nordique aux couleurs plaisantes, le tout devant le musée Alfred Nobel (où je ne ne suis pas rentré par manque de temps, pffff...)
A quelques rues de là, on arrive au bord de l'eau, et on peut immortaliser quelques jeux de lumières sympas lorsque que le Soleil (qui n'est pas bien haut dans le ciel en Octobre), perce les nuages...
... on aperçoit d'autres quartiers de la ville... sur d'autres îles.
Et cette image d'un quartier moderne commerçant, avec des grandes rues larges et toutes droites... un autre monde :)
Un mois plus tard, il fallait bien que je prenne à nouveau un peu de temps pour continuer ma visite de la ville.
Voilà une photo que j'ai dû prendre autour de 15h...
qui rappelle que les jours sont courts sous les hautes latitudes en Novembre (Stockholm est à environ 60°N). Sachez que j'ai failli perdre mes oreilles à l'occasion de cette photo (elles dépassaient de mon bonnet, il faisait -5°C avec un vent de face bien soutenu).
Du coup, je suis rentré me mettre au chaud, et voilà sur quoi je suis tombé:
Le Vasa. C'est le nom de cet impressionnant vaisseau de guerre suédois du 17è siècle, une véritable terreur à l'époque, bardé de dizaines de canons et pouvant accueillir des centaines de soldats le tout pour attaquer la Pologne voisine. Bref, une merveille pour l'époque...
Si ça ne vous ennuie pas, je continue à raconter l'histoire de ce formidable navire en quelques lignes.
Donc je disais: une merveille.
Un beau jour, le bateau est achevé, et prêt à être mis à l'eau dans le port de Stockholm. C'est un événement national, beaucoup de monde se presse pour voir le spectacle, y compris bien entendu le roi de Suède de l'époque, impatient de voir à flots ce bâtiment qui incarne sa puissance par-delà les mers. Les soldats, quant à eux, attendent le navire à la sortie du port de la ville, quelques kilomètres plus loin, accompagnés des vivres pour l'expédition.
Le vaisseau est enfin mis à l'eau, il est majestueux, avec sa double rangée de canons (chacun pesant une tonne), une première à l'époque. La voile est hissée sur le grand mât, et le navire semble gentiment prendre la direction de la sortie du port... quand tout à coup, une rafale de vent arrive de côté; le navire se met soudain à gîter dangereusement, mais finit par se redresser. La deuxième rafale est fatale: le navire, après des oscillations de plus en plus amples, se couche et se remplit d'eau. Il coule quelques instants plus tard, avec tout l'équipage ayant embarqué dès le départ. Et cela tout juste après avoir vogué un kilomètre...
Comment une telle chose a pu arriver, un navire d'apparence si invulnérable, un voilier qui plus est, renversé, naufragé après une simple rafale de vent?
Il y a bien entendu une explication, qui est la suivante (si j'ai bien compris):
Le capitaine du navire, pour faire plaisir au roi, avait ordonné l'ajout d'une deuxième rangée de canons, au-dessus de la première. Mais cette nouvelle charge, très haut au-dessus de la ligne de flottaison, a eu pour effet de rendre le navire instable. Le capitaine était au courant de cela, puisque lors des tests de stabilité de l'époque (tout l'équipage doit monter sur le pont du bateau, et courir alternativement d'un côté puis de l'autre, et le navire doit rester stable au bout de dix aller-retours), le "Vasa" tanguait dangereusement seulement au bout de deux aller-retours et le test avait été alors interrompu.
Il était prévu pour remédier à cela de rajouter du balaste au bateau, et que pour la première expédition vers la Pologne, les soldats, et les vivres, joueraient ce rôle de balaste.
Seulement, ce "balaste" n'était pas présent lors de la mise à l'eau du navire dans le port, puisqu'il attendait à sa sortie!
Voilà donc l'histoire tragique du "Vasa", telle que l'on peut la découvrir aujourd'hui en visitant le "Vasamuseet". L'épave, qui gisait au fond du port, a été remontée dans les années 1960, puis traitée pour permettre sa bonne conservation à l'air libre.
Et pour finir je citerai mon directeur, polonais d'origine, en réaction à cette histoire:
"c'est bien fait pour leur sale g..." (avec le sourire) :-)
Après cette visite, il me restait encore quelques jours à passer à l'institut. Rien de bien spécial à raconter, si ce n'est que l'institut organise chaque automne une session de "leaf raking" (ratissage de feuilles) dans le parc l'entourant. Chaque matheux présent est venu mettre la main à la pâte, et en une grosse demie-journée, le gazon pouvait respirer. Comme vous pouvez l'imaginer, certains avaient plus de mal à manier un rateau que les équations d'Einstein ! :)
En remerciement, l'institut nous a invité à un resto suédois typique: c'est à dire que le menu se compose principalement d'un buffet de saumon et de hareng, avec une grande variété d'assaisonnements... délicieux en tout cas.
Le dernier jour, enfin, la neige apparaît, et ne fait pas semblant: 10 cm pendant la nuit, et encore 10 autres la matinée.
En voyant ça, vous imaginez, je n'ai pas hésité une seconde, ... je suis parti courir le long de l'eau.
Voilà quelques photos d'ambiance hivernale pour ces derniers moments passés en Suède.